Chine : Les arômes interdits dans les e-liquides depuis le 1er octobre


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21/10/2022 reads3353

Interdiction des arômes dans les e-liquides et des cigarettes électroniques à systèmes ouverts en Chine


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Après l'interdiction de la commercialisation en ligne des produits du vapotage en 2019, voilà que la Chine interdit tous les arômes excepté l’arôme tabac dans les e-liquides pour cigarette électronique sur son territoire depuis le 1er octobre 2022. C'est la raison pour laquelle des millions de vapoteurs chinois se sont rués sur leurs e-liquides aromatisés préférés avant qu’ils ne disparaissent définitivement. Malheureusement, ce n’est pas la seule nouveauté de la législation du 1er octobre qui affectera plus de 300 millions de vapoteurs chinois.




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Que dit la réglementation du 1er octobre ? 

Tout d'abord, rappelons que la Chine est le plus grand pays constructeur de cigarettes électroniques en plus d’être le premier pays producteur de tabac au monde. Pourtant, la STMA (State Tobacco Monopoly Administration) est l’organisme qui détient le monopole du tabac en Chine et qui a eu l’idée de cette législation sur les produits de la vape, considérés comme des produits dérivés du tabac.

Malheureusement, l’interdiction des arômes n’est pas la seule nouvelle norme de cette législation. Voici les autres règles comprises que vous pourrez retrouver :

  • Aucune compagnie étrangère ne pourra vendre d’appareils à moins qu’elles aient une licence spécifique ;

  • Plus aucune cigarette électronique à système ouvert sera commercialisée, seuls les pods pré-remplis et fermés sont autorisés sur le marché chinois ;

  • La nicotine devra obligatoirement être dérivée du tabac tandis que la nicotine synthétique sera formellement interdite ;

  • La pureté de la nicotine ne doit pas être inférieure à 99 % ;

  • Une concentration maximum de 20 mg/ml concernant la nicotine ; 

  • Tout fabricant et vendeur chinois devront posséder une licence de production et de vente de la SMTA pour exercer leur activité. 

Par ailleurs, la STMA collabore étroitement avec le fabricant numéro 1 de cigarettes à l’échelle mondiale, qui n’est autre que la China National Tobacco Corporation. 

En conséquence, cela soulève automatiquement quelques questions, notamment sur la légitimité de la STMA à gérer le commerce des produits de vapotage.
Comment un organisme peut-il s’occuper de la législation de la vape alors que son domaine de prédilection est celui des produits du tabac ? 
Quelles sont les intentions des organismes de l’État quand on connaît la part que représente le marché de la cigarette électronique des revenus fiscaux de la Chine ? Cette nouvelle législation ne jouerait-elle pas en faveur de l’industrie du tabac ? Ne serait-ce pas un pas de plus vers le monopole d’État sur la cigarette électronique ?




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Quel impact pour le secteur de la vape chinoise ? 

En 2021, le marché chinois de la cigarette électronique était estimé à 8.38 milliards de yuans, soit 1.15 milliard d’euros, selon le Global Times. Sans compter que chaque année, entre 2013 et 2020, ce même marché avait connu une croissance de plus de 70 % et qu’il représentait près de 5 % des revenus fiscaux.

D’autre part, le secteur de la cigarette électronique aurait créé 3 millions d’emplois pour 170 000 entreprises (vente et fabrication comprise) qui produisent la quasi-totalité du matériel de vapotage vendu dans le monde. Or, seulement 190 fabricants et 55 0000 détaillants auraient obtenu la précieuse licence de la STMA le 6 août dernier qui permet d’exercer en toute légalité. 

Avec toutes ces données, il est normal de se demander si la législation du 1er octobre n’aura pas un impact sur les millions de vapoteurs chinois et sur l’économie du pays. Est-ce réellement bénéfique pour tous ces anciens fumeurs qui ont entamé leur sevrage tabagique avec la vape ? Ne basculeront-ils pas vers la cigarette de tabac vu l’offre qu'on leur propose après cette législation du 1er octobre ?

Certains parlent même de marché noir étant donné que plusieurs commerçants avaient commandé en grande quantité des produits spécifiques pour continuer à satisfaire la demande de leurs clients. Cependant, cette hypothèse semble peu probable face à la STMA qui a la capacité de sanctionner ce genre d’infractions de 3 manières différentes :

  • Supervision de la production ;

  • Suspension de la licence ;

  • Poursuite de l’entreprise devant les tribunaux. 

Par ailleurs, les contrôles sont extrêmement poussés, et ce, de la fabrication jusqu’à la distribution du matériel de vapotage.


Quel impact pour les vapoteurs du monde entier ? 

Étant donné que la Chine est le pays qui produit et distribue la majorité des cigarettes électroniques au monde, qu’en sera-t-il pour les autres pays tel que le nôtre qui se procure les précieuses cigarettes électroniques et e-liquides ? 

Rassurez-vous, la Chine n’a aucunement l’intention d’appliquer les normes de cette nouvelle législation aux produits destinés à l’exportation. En effet, tous les produits vendus à l’étranger devront répondre aux normes spécifiques du pays en question. Cependant, en cas d’absence de réglementation spécifique, alors, ce sera la législation chinoise qui s'imposera. 


Toutefois, en prenant du recul, demander aux seules entreprises autorisées (190 fabricants et 55 000 détaillants contre 170 000 entreprises) par la STMA à produire et à vendre des produits qui correspondent aux normes de chaque pays semble fantaisiste. 

En effet, imaginez que vous devez produire en grande quantité du matériel destiné au marché américain, chinois et anglais alors qu’ils n’ont pas du tout les mêmes normes ? Cela paraît compliqué pour une entreprise de produire du jour au lendemain ;  une multitude de nouveaux de produits pour compenser à la fois, les entreprises qui ne peuvent plus exercer. Mais également, pour espérer répondre à la demande mondiale.





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Quels sont les pays qui interdisent la cigarette électronique ? 

Après cette triste nouvelle, vous pouvez vous interroger sur la législation des pays du monde sur la cigarette électronique. En France, il est simplement interdit de vapoter dans certains lieux publics. Mais, si vous avez décidé d’effectuer un séjour à l’autre bout du monde, renseignez-vous bien sur la législation en vigueur du pays en question avant de réserver vos billets d’avion. 

Admettez-le, ce serait dommage de vous voir attribuer une amende ou même d’atterrir en prison à cause d’une simple bouffée de votre e-liquide préféré les pieds dans le sable ou en terrasse comme cette Varoise qui en a fait l’amère expérience en Thaïlande. 

Conclusion 

De fil en aiguille, la Chine avance progressivement vers un monopole d’État sur la cigarette électronique et la législation du 1er octobre interdisant les arômes dans les e-liquides ainsi que les cigarettes électroniques à système ouvert en est la preuve. Cela est assez ironique quand on y réfléchit étant donné que le pharmacien chinois Hon Link avait créé la vapoteuse pour aider tous les fumeurs à se sevrer du tabac en 2003.

Grâce à sa vapeur quasi-identique à la fumée d’une cigarette classique avec cette gestuelle qui nous est si familière, la cigarette électronique est le substitut nicotinique le plus efficace pour se libérer de la dépendance au tabac. Le tout, en redécouvrant progressivement les saveurs qu’on avait du mal à percevoir à cause des dégâts de la cigarette sur notre sens du goût et de l'odorat, d’où l’intérêt des arômes dans nos e-liquides…

Alors faut-il s'attendre à une hausse du taux de tabagisme comme à San Francisco en 2019 après l'interdiction de vente d'e-liquides aromatisés ? Où 35 % de fumeurs supplémentaires ont été observéchez les 18-25 ans ?


Lire aussi : Quels sont les pays qui interdisent la cigarette électronqiue ? 


Magali Kellaris

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