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Décryptage 28/12/2023 574
La cigarette électronique constituerait une passerelle vers le tabac selon de nombreuses organisations, telles que l'Alliance Contre le Tabac (ACT). C'est la raison pour laquelle de nombreux députés ont voté en faveur de la proposition de loi de l'interdiction des puffs portée par la députée écologiste Francesca Pasquini. Toutefois, est-il vrai que la cigarette électronique mènerait les jeunes à fumer des cigarettes ? Découvrons les différentes étudesqui montrent l'inexistence d'un quelconque effet passerelle entre la vape et le tabac.
Rappelons que l'effet passerelle est une théorie épidémiologique qui veut que la consommation de produits amène forcément à une autre, généralement considérés comme plus forts. Et dans notre cas, un jeune se dirigera obligatoirement vers les cigarettes traditionnelles après avoir utilisé des cigarettes électroniques. Or, cet effet a été contesté par plusieurs études à travers le monde d’Universités (San Diego, Victoria) et d'institut reconnus tels que l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ou encore l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
L'Inserm a mené une étude sur 44 000 jeunes de 17 et 18 ans en 2017 afin d'estimer le nombre exact d’adolescents qui se seraient mis à fumer après avoir testé la cigarette électronique. Toutefois, les résultats de cette étude sont formels ! En effet, 5 616 jeunes ont déjà vapoté, mais seulement 18,7 % d’entre eux sont devenus des fumeurs, contre 46,3 % des 18 495 jeunes qui ont commencé par fumer avant de vapoter. En conséquence, l’Inserm a conclu qu’il y a 42 % de risques en moins qu'un jeune devienne un fumeur régulier si un adolescent avait uniquement testé la vape.
En 2020, une étude statistique publiée dans la revue Drug and Alcohol Dependance contredit le fameux effet passerelle. En effet, celle-ci a été menée par 5 chercheurs français (Sandra Chyrderiotis,, François Beck, Stanislas Spilka, Stéphane Legleye) issus de l'Université Paris-Sud, Université Paris-Saclay et de la faculté de médecine UVSQ. Mais également avec l’aide de l’Université de San Diego (Tarik Benmarhmnia), partiellement financée par la Ligue contre Contre le Cancer et le Programme d'Études sur le Tabagisme des Adolescents en vue de sa Limitation (PETAL) de l’OFDT sur 39 115 jeunes.
Cette étude visait à analyser comment la cigarette électronique affecte la probabilité qu'un adolescent français de 17 ans, ayant déjà fumé, devienne un fumeur régulier de cigarettes.
Au final, seulement 16.8 % d'entre eux auraient testé la cigarette électronique contre 34,1% qui ont commencé directement par fumer des cigarettes de tabac. Et ceux qui auraient uniquement vapoté présenteraient 38 % de risques en moins de devenir un fumeur régulier. Par conséquent, les différents chercheurs ont conclu qu'il n’existe aucune preuve d’un “risque accru de transition vers le tabagisme quotidien” pour les vapoteurs, même jeunes.
C’est en 2017 que l’Université de Victoria située au Canada, exposait ses résultats du projet de recherche financé par l’Institut Canadien de Recherche sur la Santé “ Clearing the air around e-cigarettes”. Ce projet a impliqué l'analyse de pas moins de 170 études et 1622 articles provenant de 15 bases de données différentes.
Après avoir comparé les taux de tabagisme des États américains qui autorisaient et qui interdisaient la vente de cigarettes électroniques, “Les craintes d’un effet passerelle sont injustifiées et exagérées” selon la directrice de recherche, Marjorie MacDonald. En conséquence, l’équipe de recherche en a conclu que les États, où les adolescents avaient accès aux e-cigarettes présentaient un plus faible taux de tabagisme. En d'autres termes, plus les cigarettes électroniques sont accessibles, moins d’adolescents fument de cigarettes de tabac.
Selon l’enquête de Coalition of Asia Pacific Tobacco Harm Reduction Advocates (CAPHRA), les jeunes non-fumeurs ne se mettent pas à vapoter selon les 26 000 étudiants interrogés pour cette enquête. En effet, “les taux de vapotage sont peut-être en hausse, mais ce sont surtout des jeunes qui fumaient en premier lieu [...] la vape n'attire pas les non-fumeurs [...] alors que beaucoup peuvent l'essayer, très peu deviennent des vapoteurs réguliers" indique Nancy Loucas, coordinatrice exécutive de la CAPHRA. Par ailleurs, seulement 3 % des jeunes vapoteurs réguliers n’ont jamais fumé qui signifie une totale absence d’effet passerelle.
D'après l'étude de la Yale School of Publich Health (YSPH) publiée dans JAMA Pediatrics, l'interdiction de vente d'e-liquides aromatisés pour cigarette électronique, mise en œuvre en 2019, n'aurait fait, qu'augmenter le taux de tabagisme chez les lycéens de la ville de San Francisco.
En effet, en 2017, le taux de tabagisme des 100 000 lycéens Franciscanais avait chuté à 4,2 %, sauf que celui-ci est remonté à 6,2 % en 2019. Tandis que celui des autres districts californiens non concernés par cette interdiction, présentaient un taux de tabagisme chez les jeunes de 2,8 %. Par ailleurs, la principale auteure de cette étude, le Dr Abigail S.Friedman annonce que les jeunes de San Francisco auraient deux fois plus de risques de fumer depuis l'interdiction des arômes dans les produits de vapotage.
Sans compter qu'elle reconnaît que, "les arômes sont la principale motivation des jeunes à commencer à vapoter, mais elle est convaincue qu'ils sont aussi la raison qui pousse les jeunes à choisir la vape au détriment du tabac, et qui les incite même à ne pas basculer un jour de la vape vers le tabac".
Et cela ne s'arrête pas là puisque l'enquête de Yong Yang publiée dans Addictive Behaviour Report confirme cette hypothèse en affichant qu'il y avait une hausse relative de plus de 35 % de fumeurs supplémentaires chez les 18-25 ans suite à l'interdiction du vapotage avec arômes.
Parue en septembre 2023 dans la revue scientifique Public Health Research, l'étude internationale "effects of reduced-risk nicotine delivery produts on smoking prevalence and cigarettes sales : an observational study " menée par l'Université Queen Mary de Londres et financée par le National Insitute of Health and Care Research (NIHR) a également conclu qu'il n'existait aucun effet passerelle entre la vape et le tabac.
En effet, en s'appuyant et en comparant les données officielles du Royaume-Uni, de l'Australie et des Etats-Unis aux politiques radicalement différentes concernant la cigarette électronique, les chercheurs ont conclu que la vape ferait concurrence à la cigarette. Par ailleurs, le Royaume-Uni et certains états des Etats-Unis qui vendent des produits alternatifs nicotinés tels que les snus ou tabac chauffé ont vu leur taux de prévalence tabagique diminuer.
Par ailleurs, l'étude avance qu'en dix ans, les jeunes sont aujourd'hui deux à trois fois moins susceptibles de fumer qu'auparavant. Et cela vérifie particulièrement au Royaume-Uni au vu de leur position favorable envers la cigarette électronique étant donné que le nombre de fumeurs et les ventes de cigarettes traditionnelles ont considérablement et de manière bien plus rapide que l'Australie profondément anti-vape et aux Etats-Unis qui ont des politiques divergentes selon les états.
Alors, existe-il un effet passerelle entre la cigarette électronique et le tabagisme ? Après avoir lu toutes ces études internationales, que nenni ! En effet, ces dernières ont pu montrer un effet passerelle inexistant et contribueraient même à une diminuer le taux de tabagisme dans les pays où la cigarette électronique est mise en avant pour inciter les fumeurs à se sevrer. Et vous ? Pensez-vous qu'il existe réellement un effet passeeelle entre la cigarette électronique et le tabac, en particulier chez les jeunes ?
Lire aussi : Une interdiction des puffs incertaine par la Commission Européenne ?
Magali Kellaris